La réaction de PROGANA à la baisse du prix des céréales panifiables

La part de céréales panifiables produites en Suisse est passée en quelques années de 30% à près de 70%, l’augmentation importante de la quantité n’est donc pas étrangère à cette baisse de prix. La consommation de pains (via la grande distribution) est également en diminution. Peut-être en faveur des boulangers artisanaux et de la vente directe (10% du marché). Cette petite concurrence peut donc avoir de gros effets sur les prix.

Contexte

La Suisse étant aussi un pays exportateur, elle est soumise à la législation suisse, mais dépend également des accords signés avec l’OMC. Les négociations de prix sont par conséquent ardues en fonction de la législation, de la loi sur les cartels et autres accords commerciaux.
Des accords de branches sont admis par rapport à la fixation de prix de référence, mais sans être une obligation légale. Par conséquent, les transformateurs ne sont pas obligés de les appliquer.
Par conséquent, il faut souligner le gros travail fourni par les négociateurs de la branche, dont fait partie Progana.

Pour rappel, voici la règle du 1-4-7:
CHF 1.- part producteur
CHF 4.- part minotier
CHF 7.- part boulanger
= CHF 12.- le kilo de pain = part consommateur

Pour les minotiers, la marge se compte au centime/tonne, d’où la balance entre les quantités indigènes et importées.

Synthèse

  • Augmentation des quantités de blé produit, alors que diminution des quantités de blé transformé ! Ce qui signifie une baisse de la consommation (via la grande distribution)
  • Augmentation de l’importation de pains précuits à l’attention de la grande distribution
  • Part de céréales indigènes en constante augmentation, ce qui a pour conséquence un prix plus élevé de la farine pour les minotiers
  • En compensation de la baisse de prix, la branche a réussi à négocier l’achat de l’ensemble de la production suisse (pour éviter les stocks et la pression sur les prix)
  • Les parts de soja, lupin et seigle sont en fort développement, comme fourrage riche en protéine
  • Soja à deux filières : le haut de gamme est destiné à l’alimentation, le solde comme fourrage
  • Diminution de la production d’oléagineux. Elles sont mélangées à d’autres huiles en provenance de l’UE par les transformateurs. Manque de transparence évidente d’une partie de la branche, qui « snobe » le marché suisse vu les faibles quantités produites. Deux essais de table ronde ont bien été tentés, mais sans succès, l’ensemble des acteurs n’étant pas tous présents
  • Augmentation impressionnante de la production de betteraves sucrières en 2019, suite à l’accord passé avec les sucriers suisses. Des négociations sont en cours pour augmenter la gamme des produits transformés avec du sucre bio
  • Toutes les autres cultures de niche sont écoulées via Bio Farm